Chers paroissiens,
Ce beau passage évangélique de la femme adultère dit bien que seul Jésus peut pardonner les péchés et lui seul peut juger nos actes.
Il est facile de condamner quelqu’un, de le juger, mais qui sommes-nous ? Nous-mêmes nous pourrions être dans la même situation que la femme adultère, selon certaines conditions ou situations dans lesquelles nous pouvons nous trouver. Jésus en lui disant:« Celui d’entre vous qui est sans péché,
qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » nous met bien face à nous-mêmes, qui que nous soyons et quel que soit le péché, des plus graves, odieux (abus, vol …), ou plus véniels (mensonges, calomnies, médisances, gourmandise…). En fait, il n’y a pas de petits ou gros péchés, il y a le péché : cet acte, cette pensée, ces paroles, cette omission qui offense Dieu. Ce n’est pas une question de règles ou de loi, mais d’un amour qu’on blesse. L’amour de Dieu, Notre Père qui a laissé son Fils se sacrifier pour nous ! Devant un tel amour, comment pouvons-nous juger : « Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.»
Lui, Jésus, aime nous retrouver face à face. S’il ne peut plus le faire comme il l’a fait avec la femme adultère, il le fait à travers le prêtre, qu’il a lui-même choisi pour être sa présence. Le prêtre a reçu cette mission de l’évêque qui l’ a reçue de l’apôtre qui l’ a reçue de Jésus-Christ : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» Cette mission, ils l’ont reçue avec le souffle de l’Esprit-Saint pour bien montrer que le pardon donné n’est pas l’œuvre du prêtre, mais de Jésus-Christ qui continue son incarnation, par sa présence parmi nous très concrètement par les sacrements. C’est Jésus qui, par la bouche du prêtre, dit ces paroles de l’absolution : « je te pardonne tous tes péchés. » C’est parce que lui-même est un pécheur pardonné qui vit régulièrement le sacrement du pardon, que le prêtre peut s’émerveiller devant l’œuvre de Dieu qu’il réalise pour lui et par lui, pour les autres. C’est là certainement une des œuvres les plus merveilleuses qu’un être humain peut poser sur terre. En entendant ces paroles : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.» , la femme adultère, cette condamnée à mort par la loi, les hommes, se voit sauvée, ressuscitée comme le fils prodigue de la parabole de dimanche dernier.
Le sacrement du pardon est une manière de vivre déjà le mystère de Pâques que nous allons célébrer dans 2 semaines. En nous pardonnant, Jésus nous réconcilie avec son Père, nous épargne de rester loin de lui, nous épargne la mort éternelle…Nous ne savons pas la suite de ce qu’a fait cette femme adultère .Certains exégètes disent qu’il s’agit de Marie-Madeleine, la première apôtre de la résurrection. Cela ne serait pas étonnant puisqu’elle a déjà vécu cet évènement (la résurrection) pour elle-même. Comme Saint Paul dans la deuxième lecture : «Frères, tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur.
À cause de lui, j’ai tout perdu ;je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi. Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblable à lui dans sa mort avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. Certes, je n’ai pas encore obtenu cela, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, puisque j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, quant à moi, je ne pense pas avoir déjà saisi cela. Une seule chose compte :oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. »
À bientôt pour la confession : les prêtres sont à votre service. Père Gérard.